Souveraineté Numérique : une priorité stratégique et technologique

Esprit de défense et souveraineté numérique : un appel à la force collective européenne

Lorsqu’on parle d’esprit de défense, on pense d’abord au domaine militaire. Mais à l’ère numérique, cette notion s’étend bien au-delà : elle concerne aussi la protection de nos données, de nos technologies, de nos infrastructures numériques. 

Dans un monde où l’information est un levier de pouvoir, la souveraineté numérique devient un impératif stratégique pour garantir notre indépendance, préserver notre compétitivité, et défendre nos valeurs. 

Face aux pressions extra-européennes, un besoin d’unité 

Les récentes tensions autour du RGPD, de l’AI Act ou du DSA illustrent à quel point la régulation européenne dérange au-delà de nos frontières. Le Transatlantic Data Privacy Framework, adopté en 2023, fait l’objet de vives critiques pour son manque de garanties juridiques. 

Des lois américaines comme le Cloud Act ou la section 702 du FISA permettent à Washington d’accéder aux données des citoyens européens hébergées même en Europe. Une situation jugée contraire au droit européen, et déjà dénoncée par Max Schrems ou encore le député Philippe Latombe. 

Autre signal d’alerte : selon le Rapport Draghi de 2024, plus de 80 % des technologies numériques clés utilisées en Europe sont importées. Une enquête allemande (Bitkom 2025) précise même que 92 % des entreprises européennes cesseraient leurs activités sous deux ans en cas de rupture d’importation de technologies numériques. 

Construire une puissance numérique européenne 

Face à ce constat, la France et l’Europe s’organisent. 
Le 14 avril dernier, Clara Chappaz, ministre déléguée au Numérique, a annoncé un plan ambitieux pour relancer un cloud souverain, couplé à la création d’un Observatoire de la souveraineté numérique. 
L’idée d’un “EuroStack”, alternative technologique européenne, prend aussi de l’ampleur suite aux travaux de la Fondation Bertelsmann. 

Trois leviers à reconquérir 

Comme le souligne Richard Heinberg dans The Infinite Quest for Power (2011), toute puissance – économique, politique ou militaire – repose sur la maîtrise de trois leviers fondamentaux : les outils, le langage et les ressources financières. 

Appliqué au numérique, cela signifie garder le contrôle sur : 

1. Les outils numériques : infrastructures cloud, plateformes, logiciels… Ce sont eux qui conditionnent notre capacité à agir, créer et innover. 
2. Le langage et les moyens de communication : algorithmes, IA génératives, réseaux sociaux… qui façonnent les esprits autant que l’opinion publique. 
3. Les ressources financières : pour soutenir les entreprises européennes, les innovations locales et éviter la dépendance aux investissements étrangers. 

Pour les organisations, des enjeux concrets 

Chaque organisation, publique ou privée, est directement concernée. 
Trois risques majeurs guettent celles qui perdent la maîtrise de leurs environnements numériques : 

• Perte de contrôle sur les données : des lois extraterritoriales comme le Cloud Act permettent l’accès non souhaité à des informations sensibles. 
  
• Vulnérabilité financière : comme l’a illustré le rachat de VMware par Broadcom, certaines entreprises ont subi des hausses tarifaires allant jusqu’à +1 000 % sur les licences, mettant en péril leur viabilité. 
  
• Manipulation des flux d’information : des modèles d’IA mal entraînés, biaisés, ou dépendants d’intérêts étrangers pourraient introduire des failles ou biais cognitifs massifs. 

Eudonet : un acteur engagé au service d’une souveraineté numérique européenne 

Chez Eudonet, nous croyons que l’esprit de défense numérique est une responsabilité collective. 
Depuis 25 ans, nous accompagnons les acteurs du bien commun – secteur public, enseignement supérieur, ONG – avec des solutions CRM métier conçues pour garantir leur autonomie technologique.

Nos engagements concrets :

✅ Hébergement 100 % en France ou en Europe, sur des clouds souverains certifiés SecNumCloud, HDS, SNDS 
✅ Aucune dépendance à VMWare : nous privilégions des technologies européennes ou open source 
✅ Pas de transfert de données hors UE, ni direct, ni indirect 
✅ Chiffrement systématique des données (transit et repos) 
✅ Contrôle strict des accès, IAM avancé, journalisation complète 
✅ Utilisation d’outils européens (ex : Zammad pour le support) 
✅ Conformité RGPD rigoureuse et DPO dédié 
✅ Tests réguliers de sécurité (pentests, audits, PRA/PCA) 
✅ Formation continue des équipes à la cybersécurité et à la gestion des incidents 

Nous ne croyons pas à une souveraineté imposée, mais à une souveraineté construite, ensemble, pas à pas. 

L’Europe face à un choix de civilisation

Comme l’a rappelé Clara Chappaz, lors de sa conférence de presse du 14 avril 2025 à l’occasion du lancement de l’appel à projets pour un cloud souverain : 

« La souveraineté numérique est une cause commune. Elle engage l’État, les entreprises et les citoyens pour construire une Europe numérique plus forte, plus libre et plus souveraine. Il n’y a pas de prospérité économique durable sans souveraineté numérique. » 

L’Union européenne ne peut plus rester dans une posture défensive. Il est temps de mutualiser nos forces, en créant des consortiums publics-privés pour porter des projets structurants : 

• Clouds de confiance (Bleu, S3NS) 

• Calcul haute performance (EuroHPC) 

• IA générative européenne, linguistiquement et culturellement souveraine 

Nous devons passer à l’échelle, dépasser la fragmentation actuelle et penser en communs numériques : logiciels, infrastructures, données gouvernées collectivement et alignées avec nos valeurs démocratiques.

Construire nos communs numériques, ce n’est pas une utopie.

C’est notre condition de liberté future. 
L’Europe doit choisir : construire ou subir. 
Chez Eudonet, nous avons choisi. Nous passons à l’action, et nous impulsons la collaboration.